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16 avril 2007 1 16 /04 /avril /2007 12:03


   
Tu m'avais promis le soleil, celui qui ne brûle pas.
Le silence, qui ne glace pas.
L'air frais d'une vallée où les yeux débordent.
L'herbe, la terre et l'eau...   
Tu m'avais promis les pierres, les poutres en bois, la vieille cheminée et les étincelles de joie...
La campagne, les blés, les prunes avec, devant, un puits rouillé de douce nostalgie ; et au loin une route couleur de bonheur.
Un chemin, un destin... 

J'ai noué les lacets, dessiné et gravé l'éternité, arraché les lettres de ce pays plus douces et plus dures que les ronces de mûres ou de rosiers sauvages... 
J'ai dit Adieu au voyage.   
Au bout de cette rue tranquille, mon amour, finissent nos rêves...
Et commence la vie.
Nous planterons une glycine.
Deviendrons gens de Province, d'un certain âge…
Le soleil brillera, magnanime. Tu planteras le figuier oublié, tu sais ? Celui que tu m'avais promis...
Et les lilas blancs et roses, et la giroflée mauve.

Tu seras mon lac bleu-vert, un rocher dans tes yeux. De la cuisine à la chambre , ensemble nous chanterons : "la terre est bleue comme une orange !"
Jusqu'au jour où, ici ou ailleurs, l'un ou l'autre, l'un après l'autre, nous rejoindrons ceux qui... 
Ceux qui, déjà, savent que le soleil n'est pas ; ni la terre, ni l'eau, ni l'herbe...
Ceux qui savent, mon amour, qu'il ne reste que l'amour. 
     
 

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6 avril 2007 5 06 /04 /avril /2007 20:30

Du plus loin que je me souvienne
Je viens d'un pays de pierres
Un pays de silence
Où gémit le vent
Où les chèvres, de leur laine
Réchauffent les enfants
Et dès l'aube peinent
Pour leur subsistance
Je viens d'un lit de solitude
Une vallée de larmes
Où meurt l'écho de mes pères...
   
L
aissez-moi rien qu'une fois
Voir l'aube rousse du passé
Réveiller les vieilles pierres
Ecouter le vent rapporter
De derrière les montagnes
La voix des âmes disparues
Laissez-moi m'enivrer
De ce vin d'amertume
Rendez-moi l'héritage
De cette longue plaine
Aux couleurs du couchant…

 

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15 janvier 2007 1 15 /01 /janvier /2007 01:42






Dans la mémoire morte de mes souvenirs
Dérive le mirage de cet ancien navire
Qui s'éloigne à présent, insondable mensonge
Perdu à l'horizon, plus fragile qu'un songe

Dans le sable mouillé de mes incertitudes
S'enfoncent les empreintes de nos deux solitudes 
Que l'homme de mes rêves, à qui j'ai pu dire oui
Remplit tout doucement du sel de notre vie

L'océan de son coeur m'emporte dans ses lames
Me berçant sur la grève au rythme du ressac
Comme la vague du temps qui meurt et se fracasse
Il creuse de ses yeux le sillon de mes larmes

Regarde ces fossiles, blancs comme des "je t'aime"
Je t'en ferai demain un collier de promesses
Que je déposerai au cou de ta tendresse...

 
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13 janvier 2007 6 13 /01 /janvier /2007 15:03


   


Pour écouter la chanson cliquez (1 ou 2 fois) sur la première flèche  

   
Comment réussir à trier tous ces papiers les yeux brûlés par les larmes ? Pourtant il le faut. Encore une fois cela m'incombe, pour la même éternelle raison : ma sœur est loin. Venir à l'enterrement de notre mère a déjà représenté un long trajet pour elle. C'est à moi aujourd'hui de vider la maison, de mettre le nez dans toutes ces vieilles photos, ces lettres…

Maman… tu es partie trop vite. Tu ne nous as pas laissé le temps de nous réconcilier… Je suis si désemparée, comment peut-il exister une douleur aussi intense ?

On se quitte dans l'incompréhension… N'y a-t-il donc aucun moyen, jamais, de réparer les erreurs ? Etait-ce écrit ? Quelle leçon, quel apprentissage tirer de tout cela ? Pourquoi mon lot aura-il été, jusqu'au bout, la solitude ? Encore et toujours la solitude. Cette solitude que je n'exprime même plus par la musique, comme s'il n'y avait plus accès pour moi à la moindre consolation…

Il n'y a plus de consolation. Ma mère est morte. Il n'y aura plus d'ultime recours. Il n'y aura plus cette dernière personne qui toujours, nous accueille, nous recueille, inconditionnellement. Non. Je suis seule maintenant. Seule pour de bon. Seule au monde.

 

 

Une lettre encore cachetée...? Quoi ? Elle vient d'Italie ? Mon dieu, est-ce possible ? Serait-ce…

Elle est écrite en français – mon père parlait parfaitement français !– voyons, qui signe ?… Roberto Consuelo ! Cet ami, proche de mon père, dont ma mère m'a tant parlé !

Il dit que… Il parle de mon père : Gino ! Mon dieu, ma mère ne m'avait donc pas menti, mon père s'appelle bien Gino ! Il dit que mon père est… mort.

Je l'ai toujours su. J'ai toujours pensé qu'il n'était plus de ce monde depuis longtemps. Quelle date ?.... 1974…

Comment ? Un héritage ? Mon père me laisserait un héritage ? A moi ? Moi qu'il n'a jamais connue ? Dont il ne connaissait même pas l'existence....

"Au cas où vous auriez mené à terme votre grossesse, puisqu'il serait donc le père de votre enfant, mon frère Gino m'a fait rédiger sur son lit de mort ce dernier souhait : laisser à son enfant...

une maison…"

Une maison, pour moi ?

"...une maison quie se trouve... "

En Calabre ? Là, où mes vaines recherches m'ont déjà conduite, suivant la trace des "Consuelo", émigrés espagnols… Et lui, mon père, qui est-il ? Ma mère n'a jamais su son nom de famille. Est-il lui aussi un Consuelo ? ... Oui ! C'est écrit ! En bas de la lettre, la signature, l'écriture de mon père ! Tremblante, vacillante...

C'est son frère ! J'en étais sûre ! Mais maman, pourquoi n'as-tu jamais ouvert cette lettre ?


Me voici à Cozensa, haut lieu de la Calabre. Un beau jeune homme est venu me chercher à l'aéroport, petit neveu de mon père. Il ne parle pas français. Le trajet en voiture est silencieux, il me passe mouchoir sur mouchoir. Je ne crois pas que je cesserai un jour de pleurer…

Le paysage est si beau, si… Ces montagnes, d'un vert intense… Mes rêves les plus fous, les plus intimes… couleurs, formes, odeurs, bruits… plus exactement : silence, soleil, lumière….

Nous descendons. Le moteur s'arrête. Mon cœur aussi. C'est elle. C'est dans les pierres de cette bâtisse que mon père est né. Odeur des murs… papa, papa...

Je m'effondre. Il n'y pas de mots. Il n'y a plus qu'un corps. Qui se tord. Je crie. J'accouche de moi-même tandis que mon neveu pose sa main sur mon épaule. Je veux rester sur les dalles. Les larges pierres du sol qui me donnent la vie une seconde fois. M'y rouler, m'y rafraîchir, m'y glacer jusqu'à la perte de conscience…

Il revient avec une photo. C'est lui mon père ? Papa… c'est toi ? Tous ces visages inconnus autour de toi, tant de personnes à découvrir...

La voix de mon neveu est douce, cette langue italienne roule, caresse... Il me donne la clé ; il referme ma main sur elle. Ses yeux brillent à lui aussi. Il me relève, il me porte. Me voici, pour la première fois, plus âgée que celui qui me porte, qui me soutient...
 
Je suis … tante ! Je suis… femme ! Je suis…
 
Il veut que je sorte, que je regarde le jardin. C'est bon de mettre ma main dans la sienne. D'être aimée juste pour ce que l'on "est"…

Je suis la fille de son grand-oncle.

C'est trop de bonheur.

Je suis chez moi. Le temps s'arrête. Le soleil...

 

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7 janvier 2007 7 07 /01 /janvier /2007 15:27

 









 
Un dessin sur la toile
Couleurs de mon chagrin
C'est ton cœur sans écrin
Comme poudre d'étoile...
 
Se perdant aux mirages
D'amours sans lendemain
Ton âme sans rivage
S'est noyée en chemin... 
  
Ces tourbillons changeants
De mille flocons blancs 
Effacent les contours
De ton lointain retour...  
 
Et mon âme sans âge
Doucement se flétrit 
Naufrage infini 
En sa cage d'oubli...
      

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14 décembre 2006 4 14 /12 /décembre /2006 21:55

 

Quand le ciel sera sourd
Les nuages trop lourds
La souffrance sans trêve
Quand ce sera la fin
Comme une triste et longue
Saison sans parfum

Je prendrai le chemin
Du petit magasin
Où tu m'attends là-bas
Aux portes de mon rêve
Depuis longtemps déjà 
Sur le rayon des vins

Pour rompre la cadence
De ces journées moroses
Je te choisirai rose
Bouteille désirable
De cette transparence
Qu'ont les joues de l'enfance

Et tu m'entraîneras
Sirène nébuleuse
En ces eaux charitables
Où toutes portes closes
Je flotterai, heureuse
Oubliant toute chose

 

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1 novembre 2006 3 01 /11 /novembre /2006 14:35




Tu as fermé
Ta dernière porte
Me laissant pâle
Et presque morte...
 
L'automne emporte
Les seules notes
Mièvres ou fortes
Que je radote...
 
L'amour de Dieu
Ferme les yeux
Sur cet affreux
Et malheureux
Amour perdu...

Alors, Adieu ! 

Mais mon cœur nu
Ne peut cesser
De t'élever
En haut des nues
Je n'y peux rien...
  

Tu resteras
Toujours pour moi
La sœur aînée
Par trop aimée...
 
Oh, ma moitié !
Quand, dis-le-moi
M'offriras-tu
Ton amitié ?

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15 octobre 2006 7 15 /10 /octobre /2006 12:12

Un passé qui ressurgit
Et l'on se réjouit
Bénissant le ciel 

Se revoir, se parler
Se dire les mots
Rêvés, imaginés

Une voix au téléphone
Une rencontre
De quelques heures 

Et après ?

Je n'y avais pas songé…

Le voir à nouveau
S'éloigner de dos ?
   
Sentir l'instant se rapprocher
Où il va raccrocher ? 

   
Me laissant
Encore... 

 
Le passé a déjà dansé
Sa dernière cadence 

Avec cette béance
J'ai fait comme j'ai pu

Que l'on ne rouvre pas
Une seconde fois
     
Cette ancienne blessure
Dont j'ai fait un trésor
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12 octobre 2006 4 12 /10 /octobre /2006 11:04





"J'm'ennuie !"

Je me revois répétant cette phrase...
    

Nous étions encore à Paris, j'avais donc moins de sept ans.

Après, nous avons déménagé en Banlieue.
   

"J'm'ennuie !".

Comment peut-on s'ennuyer quand on est si petite ?

Et ce premier spleen dont je me souviens très bien…

A Paris aussi… les toits gris à la fenêtre….


Quel secret anathème a pétrifié mon cœur ce dimanche-là ?
   

Une sorte de prise de conscience.

Oui. Je "voyais".

Maman, allongée sur le lit, nous deux aussi peut-être… 
  

Je crois que j'ai pris conscience de notre solitude.

De notre immense solitude.
     

Est-ce parce que c'est ce jour-là que maman a appris ?

Ou compris…

Qu'il n'écrirait plus ?

N'enverrait plus d'argent ?


Que c'était fini 

Que nous étions abandonnées…


Je n'ai que ce flash : à la fenêtre,un ciel lourd. Et vide.


Est-ce qu'on s'ennuie quand on n'a pas de père ?

"Parce" qu'on n'a pas de père ?
    


Aujourd'hui, je m'ennuie.



Cet homme qu'on appelait "notre" père…


Ma sœur vient de le retrouver !


Il était "vraiment" son père.

A elle.
     

Pas à moi.

 

A moi, c'était le père du mensonge de ma mère.


Je m'ennuie.


A nouveau ce vertige….


Non, plutôt : aujourd'hui, ce vertige !

Présent, intense, effrayant.


Celle qui a vécu - comme moi- cinquante ans sans père…

Tout à coup elle "a" un père.

"Son" père !
   

Je me demande ce que ça fait…

(je crois que je sais)….


Vertige...

Tellement seule !
 
     
Ça tourne… 
   

Seule, seule…


Anathème…


Je crois que je l'aime
     

Même si ce n'est pas mon père


Mais on me l'interdit.


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12 octobre 2006 4 12 /10 /octobre /2006 07:34

Les poudreurs d'escampette. Insérer cette phrase d'Alphonse ALLAIS : " la lune est pleine et on ne sait pas qui l' a mise dans cet état !"

    

 

Image : Cath



Qui es-tu ?

Lune nouvelle
Qui se lève
Noire
Et cruelle

Quel miroir
Quelle image
Quel rêve
Où me mirer ? 
  
Mirage...

De la nuit, Reine
Néant de moi-même
Pleine
De mon pauvre vide
 
Mère livide
D'inconnu pleine
    
Terre de cette graine
Lâchée par l'oiseau
De passage 
 
Ce beau soleil
Qui s'éclipse
A l'infini
  
  
Me laissant blême
En toi
Pleine
De moi

Et je ne sais pas
Toujours pas
Qui t'a mise
Dans cet état
   

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Un bout de moi

PHASME






Mots vides
sans style
de mon stylo
miasmes
de mes poèmes
sans chair
sans ossature
je me sens phasme
brindille
fétu
tige droite
sans âme
une écharde
 un trait
 un tiret
sur ma vie
ce que je suis
ligne
longue
sans poil
sans plume
sans feuille
 un brin
sans racine
sans ventre
une fente
une ébauche
une rayure
petite griffure
faite à la plume
une strie
figée
bâton
bout
de
bois
vide
bout
de
vie

Mes préférés...

Poème


"Je suis"


Je suis

la plume

qui gratte

la page

et qui

la griffe


Je suis

la griffe

qui s'accroche

à l'herbe

du gouffre


Je suis

le gouffre

qui grandit

chauqe jour

au bout

du chemin


Je suis

ce chemin

qui ne mène

nulle part


J'écris...


publié dans "écriture"


Mon petit dernier préféré :
La pesanteur et la grâce

Lumière du Sud

 

 





 


La calèche

Envol

Le vieux guide

Le pays du vent

Communion

L'odeur du temps

L'oiseau de l'aube

La toile

Printemps


Chats (cliquez sur le chaton) 

 








Chanson et
récit autobiographique :
(cliquez sur le phonographe)
 
"Domino",

 

 






 
 

 

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