Viens chanter dans mon arbre, et laisse-toi bercer,
Cher oiseau du matin, ô toi dont la romance
Rappelle les beaux jours où sont venus danser
Les ailes du bonheur sur un toit d’innocence…

Toi, qui construis ton nid dans de secrètes branches,
Viens chanter dans mon arbre et laisse-toi bercer !
Il fera, des saisons, un ruisseau de dimanches,
Un flot dont à jamais l’on ne peut se passer...

C’était un soir d’automne où, sans trop y penser,
Je l’ai planté chez nous, pour ses fleurs, pour son ombre ;
Viens chanter dans mon arbre et laisse-toi bercer,
 Colombe de l’aurore, et jusqu’en la nuit sombre…

O toi, qui sur mon cœur épanche en douces larmes
Ce parfum doux amer que je ne puis chasser,
O toi – ô, ma Douleur – dépose enfin les armes !
Viens chanter dans mon arbre, et laisse-toi bercer…


 

Domi – juillet 2010

Le chèvrefeuille embaume à la fenêtre ouverte...

Par vagues me parvient la délicate odeur

Tandis que mon esprit, de sa faucille alerte,

Découpe l’avenir en quartiers de malheur.

Dans la pièce étouffante où mon corps se fait loir,

Le chèvrefeuille embaume à la fenêtre ouverte ;

Mais je ne le sens pas, toute à mon désespoir,

Le front fumant, le coeur accourant à sa perte !

Ma pauvre âme, en douleurs et détresses experte,

S’engouffre dans l’horreur, tandis que doucement

Le chèvrefeuille embaume à la fenêtre ouverte

Et patient s’impose, irrésistible aimant...

Parfum qui tel un ange au ballet insistant,

Me fait tourner les yeux vers la douce herbe verte...

Et soudain me sourit la vie en un instant :

Le chèvrefeuille embaume à la fenêtre ouverte !!

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domi - juin 2010