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8 juillet 2012 7 08 /07 /juillet /2012 12:12


O, mon Berry...
                                       
Ce « pays-fort » a transformé ma vie
En un moment où plus rien n’était beau...
J’aimais le vent, soufflant de la prairie
Qui s’engouffrait, traversant le hameau,
Dans les maisons et dans les cheminées :
Comme il chantait et rythmait les journées !
Par tous les temps, il tissait le destin
Des villageois scrutant dès le matin
Sa brise tiède, ou sa sainte colère…
Moi, comme l’herbe accrochée au chemin,
Du Haut-Berry, j’ai fait mienne la terre !

Une maison de pierres comme amie,
Dont l’âme vibre et se tient bien au chaud
Près du foyer où son ombre est blottie,
Et dont la voix n‘a pas besoin de mot
Pour susurrer ces choses surannées
Dans le silence où je les ai glanées :
L’eau d’un vieux puits, le babil cristallin
D’une bassine et d’un pichet d’étain,
Un chaudron noir avec sa crémaillère :
Un « héritage » en baume à mon chagrin…
Du Haut-Berry, j’ai fait mienne la terre !

Le doux parfum de la pièce endormie
Se réchauffant au tout premier fagot
Tandis que l’aube, à la vitre pâlie,
Baignait les champs de l’étrange halo
De cette brume aux tenaces traînées
Accompagnant les longues matinées
Et s’incrustant comme un rêve lointain…
Et ce fourneau qui résistait, mutin,
Moi, les bravant, sa flamme et son mystère,
Pour préparer le bon café, le pain…
Du Haut-Berry, j’ai fait mienne la terre !

Le cri perçant des buses m’a ravie !
De la montagne il me semblait l’écho,
Mon cœur d’enfant revoyant la féerie
De mon Vercors où, dévalant de haut,
Ma sœur et moi roulions, abandonnées
Dans ces odeurs qui nous furent données
D’herbes, de fleurs, pour en faire un écrin
De souvenirs, à jamais souverain,
Et qu’en secret je retrouvais, austère,
Dans la campagne où j’acquis ce lopin :
Du Haut-Berry, j’ai fait mienne la terre !

Et l’écriture, hélas inassouvie,
Pour que mes pleurs jaillissent du tombeau
Où les avait enfermés la folie
D’une traîtrise, à jamais, mon fardeau...
Besoin de dire en rimes égrenées
Tous ces Hasards qui nous ont amenées
Mon âme et moi vers ce tendre jardin
Donnant au sud sur un ciel argentin
Qui, sans raison, me parlait de mon père,
De son pays aux mirages sans fin…
Du Haut-Berry, j’ai fait mienne la terre !

Je perds l’espoir de tenir en ma main
Le témoignage en un beau parchemin
Pour te louer, ô ma contrée amère…
Mais pour toujours je te garde en mon sein !
Du Haut-Berry, j’ai fait mienne la terre !

                                 

 

domi - juillet  2012

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4 juillet 2012 3 04 /07 /juillet /2012 09:08

chant royal

 

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Prière dans la Nuit

Je t’ai priée, au cœur de la souffrance,
Et ta réponse a recouvert ma voix
Qui s’étouffait dans sa désespérance,
Les premiers mots bredouillant sous le poids
De la terreur de cette Nuit profonde
Où j’entrevis un précipice immonde…
Soudain, ton bras m’accorda son secours
Dès que, vaincue, ânonnant le velours
De cet « Ave » dicté par la détresse,
Dans un soupir j'implorais ton recours…
Qu’elle est puissante, ô Vierge, ta tendresse !

Tout aussitôt, advint la délivrance,
Quand cet appel, dans mon âme aux abois,
S’est imposé comme seule évidence,
Me revenant comme un chant d’autrefois…
Et cette angoisse en ce jour fut féconde
Puisque la paix m’envahit comme une onde !
M’en remettant à ton Nom, sans retours,
J’étais l’enfant retrouvant le discours
Qu’avait gravé sa plus douce maîtresse
Dans sa mémoire où couvaient ses amours ;
Qu’elle est puissante, ô Vierge, ta tendresse !

Un soir affreux, condensé de malchance,
Où de mes peurs la plus ancienne croix
Fondit sur moi lors d’une folle errance
Me conduisant sur des sentiers d’effrois
Où nulle issue à l’heure furibonde
Ne me gardait des griffes de ce monde !
Tel un agneau voyant finir ses jours

A l'abattoir, quand le compte à rebours
Dans ses grands yeux distille sa tristesse,
J’étais perdue, attendant les vautours…
Qu’elle est puissante, ô Vierge, ta tendresse !

C’est par défaut, dans ma sourde impuissance,
Que je laissais affluer ces émois,
Et s’écouler, ainsi qu’une naissance,
Cet abandon né de mes désarrois
Dont un éclair jaillit à la seconde
Où ma supplique entama sa faconde !
Une douceur sur mes lèvres – deux fours
Dont s’échappaient les flammes alentours,
Et le miracle eut lieu, je le confesse :
Un Ange vint, par de secrets détours…
Qu’elle est puissante, ô Vierge, ta tendresse !

Mon bienfaiteur fut, en toute innocence,
Ton instrument, Mère, au divin minois !
A travers lui je sentis ta présence,
Ö, le cher homme, il en restait pantois…
Béni soit-il, plaisantant à la ronde
D’avoir été cette âme vagabonde
A qui Marie avait joué des tours
Pour dévier, vers mon salut, son cours :
Heureux les cœurs accueillant ta caresse
Qui les conduit vers tes saints carrefours !
Qu’elle est puissante, ô Vierge, ta tendresse !

Tu m’as sauvée et depuis, pour toujours,
Je garde au cœur les effrayants séjours
Dont il fallut éprouver la rudesse
Pour te connaître, et louer tes atours !
Qu’elle est puissante, ô Vierge, ta tendresse !


domi - juillet 2012

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27 novembre 2008 4 27 /11 /novembre /2008 08:49



« A demi-mots »



A demi-mots, sur la page

Se devinent les sursauts

Des maux sans voix et sans âge

Qui glissent de nos pinceaux

En vers graciles, ou sots

Pour habiller le silence

De l'indicible souffrance


Cette douleur sans visage

Cueillie aux tendres berceaux

Des jeunes fleurs au cœur sage

Qu'une plante, sans arceaux

Etouffe sous les boisseaux...

Comment chanter l'impuissance

De l'indicible souffrance ?


Il est ardu le partage

De ces intimes assauts

Dont on porte le bagage :

Faut-il jeter les morceaux

Dans l'eau pure des ruisseaux

Où dérive l'espérance

De l'indicible souffrance ?


Tintent les lointains trousseaux

Sur le livre aux blancs versos

Où se referme l'enfance

De l'indicible souffrance






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23 novembre 2008 7 23 /11 /novembre /2008 13:17





Ballade à Flormed


Comme toi, je voudrais pouvoir décrire
Le chant de ma peine en vers harmonieux...
Trouver, dans la Loi, la Grâce d'écrire
Ce qui, chez toi, coule en rus bienheureux
Quand, pour moi, le voyage est périlleux...
La voix sainte de tes plaintes discrètes
Conte, en embrassant des rimes parfaites,
L'histoire d'une vie en un tableau
Où fleurissent des blessures secrètes,
Comme un don du cœur, au détour d'un mot...


Je voudrais dire ce vers quoi j'aspire
Mais tous mes cris ne font qu'outrer les Dieux :
Sincérité ne peut jamais suffire
Quand on ne sait pas éclairer les cieux
De l'arc en ciel qui coule de nos yeux...
Mais toi, de ton encre aux gouttes violettes
S'envolent des larmes du haut des crêtes
Dont tu extrais la claire et plus belle eau
Pour la verser, de tes strophes bien faites,
Comme un don du cœur, au détour d'un mot...


Je sais qu'au delà de ton long martyre
Tu voudrais consoler ces malheureux
Qui n'ont même plus l'ombre d'un empire
Pour garder la douleur des jours pluvieux ...
Tu répands la tienne en pains généreux
Comblant leur pauvre faim des douces miettes
De ton grand cœur, blessé, que tu leurs prêtes...
Ah, savent-ils combien ce beau cadeau
A dû te coûter de plumes - d'arêtes ?...
Comme un don du cœur, au détour d'un mot...


Flormed, de tes nobles joutes d'esthètes
Puissé-je, un beau jour, célébrer les fêtes,
Et déposer avec toi mon fardeau
Sur les lignes affables des poètes
Comme un don du cœur, au détour d'un mot...





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20 novembre 2008 4 20 /11 /novembre /2008 08:30


« Ballade à l'époux »



J'en ai vécu de longs voyages,
Avant de poser mon soulier
Sur les blondes et tendres plages
D'un discret voisin de palier...
Nous nous croisions dans l'escalier
Prisonniers de nos différences ;
Lui, se voyait, dans ses silences,
Pour toujours, mon preux chevalier.


J'en ai connu bien des naufrages,
Avant que le doux gondolier
Me berce de ses contes sages
Et amarre son blanc voilier,
Offrant son bras de cavalier
A mes bohèmes inconstances,
Dans de nobles et graves danses,
Pour toujours, mon preux chevalier.


J'ai découvert de beaux rivages
Où la mer fait un grand collier
Autour de nos deux seuls visages
Sur une ile au ciel familier.
S'il est devenu mon geôlier
C'est d'une prison de jouvences
Au-delà de mes espérances,
Pour toujours, mon preux chevalier.


Bernard, toi l'époux, toi l'allié
Tu es un baume à mes souffrances,
Toi, le havre de mes errances,
Pour toujours, mon preux chevalier.





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Un bout de moi

PHASME






Mots vides
sans style
de mon stylo
miasmes
de mes poèmes
sans chair
sans ossature
je me sens phasme
brindille
fétu
tige droite
sans âme
une écharde
 un trait
 un tiret
sur ma vie
ce que je suis
ligne
longue
sans poil
sans plume
sans feuille
 un brin
sans racine
sans ventre
une fente
une ébauche
une rayure
petite griffure
faite à la plume
une strie
figée
bâton
bout
de
bois
vide
bout
de
vie

Mes préférés...

Poème


"Je suis"


Je suis

la plume

qui gratte

la page

et qui

la griffe


Je suis

la griffe

qui s'accroche

à l'herbe

du gouffre


Je suis

le gouffre

qui grandit

chauqe jour

au bout

du chemin


Je suis

ce chemin

qui ne mène

nulle part


J'écris...


publié dans "écriture"


Mon petit dernier préféré :
La pesanteur et la grâce

Lumière du Sud

 

 





 


La calèche

Envol

Le vieux guide

Le pays du vent

Communion

L'odeur du temps

L'oiseau de l'aube

La toile

Printemps


Chats (cliquez sur le chaton) 

 








Chanson et
récit autobiographique :
(cliquez sur le phonographe)
 
"Domino",

 

 






 
 

 

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